Tout a commencé lorsque Michel Leclercq a eu l’idée de se lancer en 2003 dans la construction d’un parc éolien hors du commun, un parc éolien citoyen financé par les riverains. Cette initiative permet de donner la maîtrise des ressources naturelles aux acteurs locaux, au lieu de les laisser aux mains de grands groupes, souvent frileux à l'idée d’investir des sommes importantes lorsque la fameuse question de la rentabilité est soulevée.
Des éoliennes génératrices de « Bonheur National Brut » selon Michel Leclercq
Michel Leclercq réussit à rassembler des particuliers, une vingtaine de riverains au total qui se mobilisent autour de son projet et deviennent actionnaires. Une association est fondée, l'association Éoliennes en pays de Vilaine (EPV), dont il devient le président. C'est neuf ans plus tard que quatre éoliennes voient le jour, après quelques péripéties, à Béganne, dans le Morbihan. L'installation produit l’équivalent de l’énergie nécessaire aux besoins de 8 000 foyers (hors chauffage électrique). Le premier parc éolien citoyen de France est né.
Quatre éoliennes fois 3 millions d’euros égal douze millions d’euros
Le calcul est simple mais la somme à débourser est vertigineuse pour un projet local. C’est là que le projet a su se démarquer des projets associatifs classiques, puisqu’il a été financé par des particuliers qui ont décidé de faire passer leurs convictions dans l’énergie éolienne avant l’intérêt financier que cela pourrait rapporter. Le fait qu’une association soit à l’origine du projet fait mouche, met les particuliers en confiance, les décide à investir dans le projet qui matérialise leurs croyances et leur volonté de s'engager dans des solutions locales et durables.
Financement local et réinvestissement régional au cœur de la synergie
Au total 400 personnes de la région du Pays de Redon regroupées sous forme de CIGALES (Club d'investisseurs pour une gestion alternative et locale de l'épargne solidaire) ont participé au financement du projet. Cette initiative a favorisé l’emploi local : les professionnels de la région ont en priorité été mis à contribution pour mettre en place et réaliser les différentes étapes de la construction, depuis l’étude de faisabilité, jusqu’à l’édification en passant par la maintenance. Les « actionnaires citoyens » sont encouragés, s’ils le souhaitent, à réinvestir les bénéfices dans d’autres projets locaux, produisant une manne financière additionnelle pour la région.
Les projets citoyens ont le vent en poupe
L'association Mayennaise Luciole Énergie + s’est inspiré de ce premier projet et projette de bâtir à son tour un parc éolien citoyen de trois ou quatre éoliennes. L’association aspire à rassembler les entreprises locales, communautés de communes et particuliers autour de la création d’un circuit court : une énergie, financée, produite et consommée localement, redistribuant les bénéfices aux professionnels de la région. Les décisions sont prises par tous les acteurs qui ont investi, les contraintes techniques sont évaluées ensemble. Le projet devrait être évoqué lors d’une réunion d’information dans les jours à venir. Nous leur souhaitons bon vent !
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